Texte destiné à un projet auquel v.n.a.t.r.c.? fut brusquement invité.



Dédicace officielle à Paulin (PERAV'PROD ä), Ours du Sud Ouest mal embouché à notre encontre, désireux de nous exclure de ce projet, ainsi que de tout autre, tout en nous y invitant. Observant notre démarche, l'ours c'est cabré, et à décidé de ne plus nous faire bouffer à son ratelier. Nous lui pardonnons cette maladresse, car nous savons que bien souvent, la mauvaise humeur est sa maîtresse.  Et maintenant, le texte :




Texte destiné à un projet auquel v.n.a.t.r.c.? fut brusquement invité.


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l'artiste, donc, comme bestiole sociologique,

foutoir social dans lequel l'Artiste est une chose parmi tant d'autres,

hypercomplexité ambiante,

bêtise achevée des "milieux" artistiques, ou le choix institutionnel guide le goût sûr, les petites léchouilles de salon, et tant de calomnies râpeuses,

et ces voltes faces, les voyez vous ?


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Qu'il est sympa ! Je lui boufferai bien le derche, ou en est-il de son projet auquel personne ne comprend nibe, qui n'intéresse que sa pauvre cervelle de clodo idéaliste, de parasite notoire, de saloperie de drogué indigent.


L'artiste pue l'alcool et le tabac de joint - l'artiste est un cloaque, une outre, le receptacle de vos merdiers. Sa gueule d'anima se remplit-elle de votre passionnante grouillance humaine ?

Il vous la recrache toute fardée, prête à vous émerveiller, vous émouvoir, et surtout vous rassurer et/ou vous faire peur, sur une possible amélioration ou déterioration radicale et définitive de votre incalculable couardise face à ce qui vous dépasse, je veux dire, ce qui vous arrive et vous entoure, ce qui arrive aux autres et ce qui les entoure.

Pourtant, l'artiste, il est comme vous... C'est vous qui le voyez autrement. Tant d'efforts inutiles ! Pourquoi ne voyez-vous pas ce que voit l'artiste, ça arrangerait tout ! Mais non, vous préferez rester bien calés au fond de la caverne, en attendant sagement que quelqu'un vous éclaire avec son stroboscope, vite, rendormez-vous ! L'artiste, lui, voit ce que vous ne voyez pas autour de vous, il entend ce qui vous échappe, sent avant vous ce qui vous arrive, et vous le refile ensuite te quel, ni vu ni connu j't'embrouille.


Mais ce que vous voyez, l'artiste le voit-il ?

ben oui peuchère, puisqu'il voit ce que vous ne voyez pas !


Personne ne demande à l'artiste de faire ce qu'il fait sinon lui. C'est l'artiste qui décide de ce qu'il a la nécessité d'entreprendre, il est donc bien évident que la société le remercie avec un bon coup de pied au derrière. Quelle arrogance !


Par derrière la société s'adresse à l'artiste. Hé oui, dans son dos, et l'artiste, à la longue, devient paranoïaque ! Pensez, comment supporter autant de mépris sans s'en indigner !

L'artiste, c'est un fait, aime que l'on parle de lui, avec interêt et respect ; l'artiste ne va pas jusqu'à exiger un baise main en guise de tape amicale, mais presque...


Méfiez-vous des artistes, méfiez-vous ! Ce sont des gens infréquentables, grossiers, inconstants, feignants, sales et orgueilleux (surtout dans le Sud-Ouest de la France, ainsi que partout ailleurs dans le monde).

De plus, ils ne se décident jamais à trouver un emploi stable, garantie d'un paisible foyer, receptacle d'une famille heureuse et unie.

Les artistes sont des fauteurs de trouble, ils séduisent la populasse et lui donnent des goûts de luxe.

Les artistes qui crétinisent notre société :
A MORT LES ARTISTES !

Il y a des artistes professionnels et amateurs, voyez-vous, et la différence vaut bien le détour ! Les uns y vont comme au turbin, les autres pensent que peut-être un jour il pourront y aller eux aussi, au turbin.


Tout ceci implique une troisième catégorie. Je la nommerai '''artiste sincère''', c'est à dire tombé dedans quand il était petiot, genre Obélix de l'art contemporain, avec effets permanents garantis, du pur décollage, de la drogue sociologique.

Cet artiste, en général, arrive à s'adapter à toutes les privations d'exercer son art que la société, dans sa générosité sans limites, ne manque pas de lui octroyer.

L'artiste sincère est donc en proie à une seule contrainte : trouver les moyens d'exercer son activité vitale en évitant les obstacles inévitables hérissés dans le social.


Trouver les moyens, rien d'autre, et quelle qu'en soit la manière !


C'est de cette condition qu'il importe de parler, de cet entre deux chaises, entre ciel et boue, et de la pression de l'entourage toujours avide de gentilleses, telles que : "tu n'es qu'un bon à rien", "jamais tu ne réussira ce que tu entreprends", "artiste, je t'en foutrai moi des artistes", "ou tu trouve un boulot, ou tu te casse!".


Une société qui prétend former des artistes, est une société malade.


On n'apprend pas à être artiste, on l'est ou pas.


Le milieu des artistes est une porcherie. on s'y lèche, on s'y descend on s'y flatte, on s'y interesse parfois, mais avant tout, on s'y épie, et sait-on jamais, peut-être le plus opportuniste fera son terrier dans le terrier de l'autre, dans le poing de l'Etat, ou dans le trou de balle d'un mécenne.


"Poètes : vos papiers !"


tout est dit dans ce missile de Léo Ferré, adressé aux bien pensants avant-gardistes de son époque. Montre donc en quoi tu es un artiste, on verra ensuite si tu en es un !

Donnez-moi les moyens de travailler dans de bonnes conditions, et je ne vous demanderai que du pain et mon art* 

Je n'en dirait pas plus, ( je dirai cela ailleurs que dans ce foutu bouquin ), à part ces deux slogans, si chers à notre administration plastique v.n.a.t.r.c.? :


La destruction de notre culture est une affaire de tact - L'avant-garde est le passé du futur


merci de votre attention,

RdH ~;:))


*paraphrase d'un aphorisme de F.Nietzsche, in considérations inactuelles (j'me souviens plus exactement la réf.)